lundi, avril 09, 2007

Les réactions des Français





Teddy, centre de l'attention à sa descente d'avion à Roissy.







Dimitri Dragin (-60 kg, non classé) : "Je sais que j'ai le niveau"
« La déception est d’autant plus forte que j’étais très bien, sans doute plus en forme qu’à Paris. Je n’avais aucune appréhension vis à vis de mes adversaires. J’ai été prudent sur le premier combat et j’avais le second bien en main. J’ai juste fait une erreur. Au contraire j’étais peut-être trop confiant, j’ai voulu trop bien faire et je ne me suis pas laissé aller comme je sais le faire. La seule chose de positive, c’est que je sais que je suis au niveau. J’étais prêt pour ce championnat, concentré, clair sur ce que je devais faire, rigoureux. Quand je vois le podium, ce ne sont que des gars que j’ai en main (sic) ».

Benjamin Darbelet (-66 kg, 3e) : "Ma meilleure forme depuis longtemps"
« Franchement, ce championnat restera pour moi un bon souvenir car je n’ai pas eu d’aussi bonnes sensations depuis très longtemps, depuis avant les Jeux olympiques d’Athènes dont j’ai l’impression de me remettre seulement maintenant. Toute la journée je me sens très bien, je je bouge bien, je fais des choses que je faisais plus. Alors bien sûr je fais une erreur contre le Serbe. Le public ne m’a pas gêné, je m’y attendais et même cela me faisait penser à Bercy. Au contraire je me sentais bien. J’ai senti le Serbe au bout de sa résistance, commençant à baisser les bras et j’ai voulu aller trop vite, je me sus précipité. Le plus mauvais de la journée, pour moi, c’est plutôt la 3e place que j’ai franchement mal abordée sous le coup de la déception. Je m’en tire bien sur ce combat. »

Daniel Fernandes (-73 kg, non classé) "Pas assez intransigeant"
« Plus que de la frustration, je ressens de la colère envers moi-même. Il faut aller au-delà du sentiment négatif et être constructif. Cela peut être un mal pour un bien. Je fais le même constat qu’à Paris, je laisse passer des choses, je ne fais pas tout ce qu’il faut pour gagner. Mais quand je ramène une médaille, comme à Paris, la pilule est moins amère. La je prends une grosse claque, mais il n’y a rien de fondamentalement différent : je devais être intransigeant, je ne l’ai pas été. C’est dommage car je me sentais mieux que je ne l’ai jamais été contre cet adversaire que je n’aime pas beaucoup. L’envie, je n’en ai pas perdu une miette. Si c’était le cas, j’arrêterais tout de suite. Cela ne change pas ce que j’ai mis en place avec l’encadrement pour la suite. J’ai confiance dans ce que je fais. La tendance actuelle du judo ? Cela ne change rien pour moi. Je ne fais pas de la bagarre, mais du judo. C’est avec les techniques du judo que je me fais plaisir au quotidien et c’est aussi comme cela que je gagne. La question ne se pose pas ! C’est comme si tu demandais à un avant-centre de ne pas marquer de but. Moi je mets les mecs sur le dos, je ne construit pas mon judo autour du shido. Simplement, il faut que je sois encore plus vigilant maintenant. »

Alain Schmitt (-81 kg, non classé) "tout à refaire"
" Ce combattant, je ne le craignais pas. D'autant que je me sentais parfaitement en forme. J'aime marquer ippon et j'ai tenté de lui en mettre une sans vraiment combattre tactiquement. Je me déplace une fois dans la mauvaise direction et il me prend dans le temps. Après, impossible de revenir… J'étais sûr de ne pas être repêché. En posant les mains je me suis dit qu'il n'était pas très fort. Mais il me sort… Je vais regarder les combats et plus tard, ce sera le temps de l'analyse et de la remise en question. Tout est à refaire."

Nicolas Brisson (-90 kg, non classé) "Réfléchir à tout ça"
" je n'étais pas là. Je suis pourtant du genre difficile à faire tomber. Là les gars posaient leurs mains et lançaient et moi je tombais… Pourtant je ne me sentais pas stressé. Je ne sais vraiment pas. Il va falloir réfléchir à tout ça…"

Frédéric Demontfaucon (-100 kg, 3e) "j'aime ce challenge"
« Franchement je reste déçu par le premier tour. Je fais le combat et je ne crois pas mériter le shido. Le yuko, je ne suis pas sûr, il faudra revoir, mais je n’ai pas l’impression qu’il tente quoi que ce soit, mais plutôt qu’il se raccroche aux branches. J’avais beaucoup pensé à la victoire ces temps-ci et peut-être étais-je même trop confiant. Mais c’est ma première médaille européenne, ma première médaille en championnat officiel depuis 2001, en plus en -100 kg, alors je lui trouve beaucoup de saveur. J’ai eu un peu de mal à accepter la sélection, mais je sais aussi que les entraîneurs m’ont fait confiance à leur façon. J’aime ce challenge dans une catégorie supérieure. J’ai été élevé dans un esprit où les catégories ne comptent pas et où la technique peut dominer le poids et la force. À l’entraînement, je prends plaisir à aller chercher les plus lourds sans autre enjeu que de se tester les uns les autres. J’ai abordé cette compétition dans le même état d’esprit de défi. Aujourd’hui, en –100 kg, en –90 kg, il y a des sélections à aller, l’objectif, c’est d’aller aux Jeux tous ensemble. Dans quelle catégorie en ce qui me concerne, Il va falloir se poser la question. »

Teddy Riner (+100Kg, 1e) "j'ai fait attention à ne pas en prendre une"
« La médaille est plus petite que je l’imaginais, mais elle est belle ! C’est clair, je suis fier d’avoir gagné. Je ne réalise pas vraiment, chez moi, c’est plutôt le lendemain, mais en tout cas, ça y est, pour mon anniversaire, j’ai mon cadeau ! Sur le podium, j'ai fait attention à mettre main sur mon cœur pendant la Marseillaise, parce que c'est important et que j'avais promis à ma mère, mais je me suis un peu trompé de côté ! En finale, il était très dangereux avec ses mouvements de hanche et j’ai surtout fait attention à ne pas en prendre une. D’ailleurs toute la journée, ça a été comme ça. Une erreur, tu la payes cash ici. Je me libère vers la fin et je peux lui mettre ippon. Bien sûr j’avais la pression, car si tout le monde me dit que j’ai le temps, je ne voulais pas laisser mon beefsteak à d’autres, comme dit mon entraîneur et David [Douillet], lui m’a dit de prendre tout ce que je peux maintenant. Il m’a dit aussi que je lui avais mis un coup de vieux ! C’est gentil, mais je suis encore bien loin de son parcours. »

Frédérique Jossinet (-48 kg, 3e) : "Pas de panique"
« L’année dernière, je suis 3e en mettant des ippons et en prenant une bonne. Cette fois, je suis encore 3e, mais sais en être tombé une seule fois. Je ne crois pas que j’ai spécialement eu des difficultés à marquer, je prends deux « clientes » de suite, l’Allemande Baschin qui est une habituée des podiums et la Russe Bogdanova qui descend des –52 kg. C’était deux tours délicats. La demi-finale aurait dû être plus facile. Sur la décision, je ne sais pas trop ce qui se passe. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait moins de judo qu’elle, qui a tendance à être un peut toujours à quatre pattes, au contraire. Les deux arbitres de coin se parlent et changent la décision du juge central, c’est comme ça… C’est la vie, c’est le judo. Il y a une belle échénace en septembre, encore du travail à faire, dans le sens de celui que j’ai déjà fourni pendant cette préparation, des petits ajustements : je me sens bien, mais je ne suis pas complètement lâché, il faudra voir pourquoi. Mais pas de panique ! ».

Audrey La Rizza (-52 kg, 2e) : "Une finale, cela ne se perd pas"
« Une finale, cela ne se perd pas… Mais cette Portugaise, je n’arrive pas à m’exprimer contre elle. Elle attaque toujours avant, elle accroche un bout du pied de nulle part et elle fait tomber comme ça. J’ai déjà travaillé tactiquement pour la contrer, il faut y retourner. On peut dire que son style ne me convient pas… mais je crois qu’il ne convient à personne. Je n’aime pas beaucoup les judo brouillons, avec elle ce n’est carrément pas du judo ce qu'elle fait. Enfin ce n’est pas ce que je veux dire… et puis elle est deux fois championne d’Europe, c’est qu »elle est forte. Mais disons que c’est son judo. Plus proche de la lutte, d’ailleurs je crois qu’elle vient de la lutte. Bon, plus tard, j’arriverai peut-être à me réjouir de cette finale, mais là… Disons que j’essaie de me souvenir que l’’année dernière que cela m’avait rendu triste. Là je suis triste pour une finale perdue, je sens bien que ce n’est pas la même chose… »

Barbara Harel (-57 kg, non classée) : J'ai "beugué"
"J'étais terriblement déçue, car cette Russe, je l'avais pris quelques temps plus tôt en tournoi et j'avais très bien géré techniquement tactiquement. Du coup, je ne sais pas trop ce qui m'a pris, je me suis dit que maintenant qu'elle me connaissait, j'allais changer d'approche. Je me suis présenté côté droit en avant, je l'ai laissé installé sa garde et par la suite je me suis enfonçée. J'ai "beugué" ! Je ne suis pas parvenu à comprendre ce qui se passait et à reprendre le fil. Je m'en veux terriblement, d'autant que je me sentais bien, comme les autres."

Lucie Décosse (-63 kg, 1e) "Je me suis mis dans la tête que j'étais une des meilleures"
" Enfin ! Enfin quand je dis enfin… Disons que depuis 2002, date de mon dernier titre européen, je commençais à désespérer. J'ai passé une journée bizarre. J'étais stressé, du coup beaucoup de choses sont remontés de loin, d'avant, quand j'avais peur de perdre. Mais j'ai pris les combaqts un par un en me disant que je ne pouvais pas perdre. Une petite étoile m'a suivie jusqu'au bout et voilà. Cela a été quand même une grosse journée, je sens que je suis de plus en plus attendue, je ne trouve pas l'ouverture tout de suite, et ce se sera de plus en plus le cas. Contre Scapin, cela n'a pas été facile et je suis content d'être allée la chercher. Dommage, je passe à côté des 5000 € de prime [pour une victoire par ippon à chaque tour] pour un waza-ari au premier tour, je ne pourrais pas aller faire la fête ce soir avec ! Je suis contente de cette victoire qui donne confiance. J'essaye toujours de donner le meilleur, je sais que je suis parfois un peu passive, mais je me suis mis dans la tête que j'étais l'une des meilleures de ma catégorie et je ne veux pas l'oublier. "

Gévrise Émane (-70 kg, 1e) "la bête noire d'Edith Bosch"
Deux titres de suite, c'est quelque chose de plus fort, une nouvelle position. c'est aussi la confirmation de mon travail qui me rend sereine pour passer désormais à la préparation de la suite. C'est bien car j'ai eu une saison en dent de scie, avec cette blessure à la côte qui m'a planté (sic). Cela a été la bonne décision de ne pas remonter trop tôt. C'était une belle journée où pour une fois je ne me suis pas posé trop de questions ! La seule chose qui me faisait peur en début de journée, c'est que je n'étais pas stressée ! J'ai dormi une demi-heure à la pose et j'ai bien rigolé avec Cathy [Fleury, entraîneur nationale] et Lucie. J'apprends à chaque fois à mieux gérer psychologiquement, ce sont de bonnes leçons. Un champion c'est convertir toutes les situations, qu'il soit bien ou pas, en quelque chose de positif. En finale, la Polonaise m'a un peu surprise au début avec son sode en bout de manches, mais heureusement j'ai des grosses cannes et je peux me baisser ! Quant à Edith Bosch, je commence à la prendre de mieux en mieux. Elle était ma bête noire, maintenant c'est moi.


Stéphanie Possamai (-78 kg, 1e) "montrer que j'étais leur égale"
« Je ne sais pas, je ne réalise pas, j’ai oublié si j’ai pleuré ou souri sur le podium, je ne sais même pas quoi vous dire… Je voulais absolument montrer qu’il y avait quelqu’un, une alternative derrière Céline Lebrun. On m’a laissé deux fois ma chance sur blessures de Céline, la première fois j’ai été mangé par le stress, cette fois je ne voulais pas refaire cette erreur. Cette fois, si j’ai eu peur, c’est de ne pas me sentir stressée ! Avec cette équipe exceptionnelle, on est porté. Je traîne tout le temps avec Lucie, Céline, toutes ces grandes filles et je me suis dit que j’étais leur égale et que je n’avais plus qu’à le montrer. La Russe, je la connaissais pour l’avoir battu au tournoi de Russie, alors je me suis dit que je ne pouvais pas perdre cette finale. La dernière attaque que je lui porte, je savais que je pouvais lui mettre pour l’avoir fait à l’entraînement. Alors j’ai tout donné dans les derniers secondes. J’ai lu dans l’Equipe que « Chichi » [Christophe Brunet, responsable des équipes de France féminines] a dit que si j’étais championne d’Europe, je faisais les championnats du monde. Je sais que ce n’est pas joué, mais mais moi j'aurais fait le maximum. »

Anne-Sophie Mondière (+78 kg, 1e) "j'ai la bonne combinaison"
« Je pense que c’est ma plus belle, parce que j’ai trois semaines de judo dans les jambes et une saison quasiment blanche. Alors c’est une façon de revenir qui me convient tout à fait ! C’est ma deuxième médaille d’or d’affilée, la quatrième avec les toutes catégories, ma sixième finale. Ça commence à faire ! J’ai trouvé la bonne combinaison de vitesse et de puissance, de judo et de tactique. En fonction des unes et des autres, je m’adapte. Sur la plupart je suis plutôt judo, mais contre la Néerlandaise qui est très technique, je fais différemment. Il y a encore du travail de toutes façons et, comme on se disait avec Frédéric Demontfaucon, je n’ai pas atteint encore le niveau technique que je souhaite atteindre avant la fin de ma carrière. Aujourd’hui [dimanche 8 avril], je retiens surtout la performance collective. Quelle journée ! »

Classement des nations


FRA 5-1-3
RUS 2-2-2
GEO 1-3-1
POL 1-1-1
ESP 1-0-3
UKR 1-0-1
HUN 1-0-0
POR 1-0-0
ROM 1-0-0
GER 0-1-2
NED 0-1-2
SLO 0-1-2
BLR 0-1-1
ITA 0-1-1
ARM 0-1-0
SCG 0-1-0
AUT 0-0-2
GBR 0-0-2
ISR 0-0-2
AZE 0-0-1
BEL 0-0-1
BUL 0-0-1

LES RESULTATS

-48 kg
DUMITRU Alina (ROM)
MOSCATT Valentina (ITA)
ARENAS Vanessa (ESP)
Jossinet Fredérique - US Orléans
SUKHA Olga (UKR)
BASCHIN Michaela (GER)
HORMIGO Ana (POR)
DOM Leen (BEL)

-52 kg
MONTEIRO Telma (POR)
La Rizza Audrey - US Orléans
NAREKS Petra (SLO)
HEYLEN Ilse (BEL)
ALUAS DINEA Iona-Maria (ROM)
SAMAT Aynur (TUR)
TARANGUL Romy (GER)
CUOMO Antonia (ITA)

-57 kg
FERNANDEZ Isabel (ESP)
BONISCH Yvonne (GER)
GASIMOVA Kifayat (AZE)
FILZMOSER Sabrina (AUT)
YUKHAREVA Natalia (RUS)
NIKITINA Anna (UKR)
KOLODZEJ Inga (POL)
GRAVENSTIJN Deborah (NED)
Non classée - Harel Barbara - US Orléans

-63 kg
Decosse Lucie - Paris Judo
ZOLNIR Urska (SLO)
HEILL Claudia (AUT)
VON HARNIER Anna (GER)
CLARK Sarah (GBR)
ALVAREZ Sara (ESP)
SCAPIN Ylenia (ITA)
RAINCZUK Paulina (POL)

-70 kg
Emane Gevrise - Levallois SC
PILOCIK Kataryna (POL)
PRYSHCHEPA Marina (UKR)
BOSCH Edith (NED)
WOLLERT Heide (GER)
JACQUES Catherine (BEL)
MESZAROS Anett (HUN)
BLANCO Cecilia (ESP)

-78 kg
Possamai Stéphanie - Levallois SC
MOSKALIUK Vera (RUS)
SAN MIGUEL Esther (ESP)
ROGERS Michelle (GBR)
TSIMASHENKA Svetlana (BLR)
WROBEL Katarzyna (POL)
JERNEJC Regina (SLO)
MORICO Lucia (ITA)

+78 kg
Mondière Anne-Sophie - JC Pontault C.
UILENHOED Carola (NED)
DONGUZASHVILI Tea (RUS)
POLAVDER Lucija (SLO)
PROKOFYEVA Maryna (UKR)
SADKOWSKA Urszula (POL)
TORRENTI Michela (ITA)
KOCATURK Gulsah (TUR)

-60 kg
KHISMAKHOV Ruslan (RUS)
DAVTYAN Hovhannes (ARM)
YEKOTIEL Gal (ISR)
KHERGIANI Nestor (GEO)
TECHOVAS Albertas (LTU)
SHIKHALIZADE Nijat (AZE)
DRAKSIC Rok (SLO)
BURJAN Laszlo (HUN)
Non classé - Dragin Dimitri - JC Maisons-Alfort

-66 kg
KEDELASHVILI Zaza (GEO)
MIJALKOVIC Milos (SCG)
ADAMIEC Tomasz (POL)
Darbelet Benjamin - ADJ 21
UNGVARI Miklos (HUN)
ELMONT Dax (NED)
ZINTIRIDIS Tariel (GRE)
GASIMOV Ramil (AZE)

-73 kg
MEZHIDOV Salamu (RUS)
KEVKHISVILI David (GEO)
SIAMIONAU Konstantin (BLR)
GEORGIEV Georgi (BUL)
NETO Joao (POR)
BIVOL Victor (MOL)
PAPAUX David (SUI)
BASTEA Claudiu (ROM)
Non classé - Fernandes Daniel - US Orléans

-81 kg
KRAWCZYK Robert (POL)
SHUNDZIKAU Siarhei (BLR)
BURTON Evan (GBR)
ELMONT Guillaume (NED)
FERJAN Klemen (SLO)
BISCHOF Ole (GER)
SHEINMANN Avisar (ISR)
BAINDURASHVILI Grigori (GEO)
Non classé - Schmitt Alain - RCF

-90 kg
GREKOV Valentyn (UKR)
TSIREKIDZE Irakli (GEO)
MELONI Roberto (ITA)
ALARZA David (ESP)
PINSKE Michael (GER)
KAZUSENOK Andrey (BLR)
PERSHIN Ivan (RUS)
BORODAVKO Jevgeny (LAT)
Non classé - Nicolas Brisson - AC Boulogne-Billancourt

-100 kg
HADFI Daniel (HUN)
GASYMOV Ruslan (RUS)
ZEEVI Ariel (ISR)
Demontfaucon Frédéric - Sainte-Geneviève Sport
ZHORZHOLIANI Levan (GEO)
VAN DER GEEST Elco (NED)
PETERS Dimitri (GER)
MIRALIEV Moulud (AZE)

+100 kg
Riner Teddy - Paris Judo
GUJEJIANI Lasha (GEO)
TOELZER Andreas (GER)
MIKHAYLIN Alexander (RUS)
CERAJ Matjaz (SLO)
SOTNIKOV Yevguéni (UKR)
RYBAK Yuri (BLR)
PARRA Angel (ESP)

Les vainqueurs du jour (ceux qui ne sont pas français !)

-100 kg
Trop confiant, Gasymov se fait surprendre par un morote-gari du Hongrois Hadfi qu'il avait déjà rencontré (mais battu) en finale l'année dernière.

-90 kg
C'est l'Ukrainien Grekov qui signe un étonnant retour après ses deux titres consécutifs en 2002 et 2003, sa médaille de bronze en 2004. Il bat sur un contre arrière le deuxième finaliste géorgien du jour, le combattant en forme de l'hiver, Irakli Tsirekidze.

RINER EST CHAMPION D'EUROPE

Il n'y a pas de mots. Après tous les adjectifs utilisés pour décrire son parcours, on est sans voix pour exprimer ce que peut être un titre européen des poids lourds, décrochés à 18 ans, au lendemain de son anniversaire.
Le Géorgien nous a fait peur plusieurs fois. Teddy, pour la première fois, a paru parfois être saisi par l'ampleur de ce qu'il était en train de réaliser. Mais jamais au point de se désunir. Alors qu'on sent Gujejuani dangereux sur ses tentatives de corps à corps, c'est Teddy qui accélère avec sa prise d'appui en "galop de cheval", comme dit Alain Perriot, son premier professeur. Il lance la jambe et choisit la direction arrière. Le Géorgien plie une première fois et concède un yuko, puis un koka sur une autre accélération. Seul danger pour le Français, céder à la pression en haut que lui met le Géorgien pour se rapprocher de lui ou au contraire de le laisser trop libre de s'engouffrer avec ses hanches incroyables. C'est justement ce qu'il parvient à faire, sur un seoi-nage tout droit debout, montant l'immense Teddy à deux mètres du sol ! Mais adroit et confiant, celui-ci ne concède qu'un petit koka à l'arrivée au sol. La fête est finie pour Gujejuani. Alors qu'on attend avec crispation les dernières secondes du combat et qu'on craint la pression de ces derniers instants avant la délivrance… Teddy attaque ! Un merveilleux enchaînement ko-soto-gake sur la jambe gauche, o-soto-gari sur la jambe droite qui cloue son adversaire au sol. Il se lève et se marre, comme à Paris, exécutant son petit pas de danse. Teddy ne se "prend pas la tête". Il est désormais l'évidence, la perle noire, le plus grand espoir français de l'olympiade. Lui, il s'est bien fait plaisir.



Lucie, supporter de Teddy, et Alain Perriot, son premier professeur (de 6 à 15 ans environ), chouchou des médias pendant tout le championnat de son poulain. Il se rappelera de son dimanche 8 avril 2007 à Belgrade !

+78 kg : La quatrième pour Anne-Sophie !

Journée de légende, résultat incroyable de l'équipe de France à laquelle contribue Anne-Sophie Mondière avec cette quatrième médaille d'or pour les Françaises, "première nation" à elles toutes seules !
Le combat était serré entre la championne d'Europe en titre, anne-Sophie Mondière, et celle qui est désormais sa plus sérieuse rivale, la Néerlandaise Uilenhoed. Très forte physiquement, très stable, très lourde, cette combattante médaillée mondiale au Caire avait failli surprendre Anne-Sophie l'année dernière. cette fois, prudente, elle ne s'engage pas aussi vivement qu'à l'habitude, d'autant que la Néerlandaise est ferme comme un roc et n'avance pas sur elle. C'est finalement sur un tomoe-nage sans trop de préparation, qu'elle enchaîne immédiatement par un peit crochetage sur l'arrière, que la Française marque le koka qu'il lui faut. Dès lors, elle n'a plus qu'à gérer la pression de la Néerlandaise qui avance désormais… et prend ippon dans les dernières secondes sur un mouvement d'épaule. Deuxième titre européen d'affilée pour elle, quatrième titre en comptant les championnats toutes catégories. Anne-Sophie Mondière est bien la plus forte des combattantes d'Europe.


Coucou, c'est qui ? C'est la championne d'Europe Lucie Décosse venue encourager Anne-So depuis la tribune de presse, où elle a commenté les finales de ses copines au micro de RMC… et où elle s'est essayée à la photo. Un bon entraînement pour cette future journaliste ! Et du talent : la belle photo en dessous, c'est elle qui l'a prise.


-100 kg : Frédéric Demontfaucon fait l'exploit !

Il est passé ! On craignait qu'il soit à sa limite, qu'il ne puisse s'opposer à la combinaison de puissance supérieure, de technique et d'allonge du Néerlandais Van der Geest vainqueur aux Jeux de Kosei Inoue lui-même. L'espoir ne pouvait guère être plus bas après quelques secondes, car le jeune frère Van der Geest avait lancé son excellent seoi-nage et marqué waza-ari au Français. Flottant quelques secondes, Demontfaucon ne se désunit pas et revient progressivement dans le combat, acceptant le défi. Il faut faire quelque chose. Il essaye au sol, mais le Néerlandais a des ressources. Il le secoue, le déplace… et lance ! Une vraie accélération pour son fameux tomoe-nage et c'est le yuko, cela ne suffit pas, mais l'enchaînement suit en juji-gatame ! Le Néerlandais est totalement surpris, le bras déplié. Il ne résiste pas et frappe très vite. Médaille de bronze de Demontfaucon aux championnats d'Europe, sa deuxième depuis 2001 à Paris. En -90 kg.

-78 kg : Stéphanie Possamai, c'est de l'or !

Oui ! C'est gagné pour Stéphanie ! La patiente, la discrète Stéphanie — par force, puisque elle est dans l'ombre de Céline Lebrun depuis tant d'années. La porte s'est ouverte, elle s'est engouffrée.
On a souffert jusqu'au bout pour elle, lors de cette finale difficile contre la championne d'Europe en titre, la Russe Moskalyuk, victorieuse à cette occasion (2006) de Céline Lebrun. Malmenée sur les grands uchi-mata de la grande et puissante Russe qu'elle cherche à contrer, elle tient le choc sur des ramassements de jambe qui auraient pu, qui auraient dû marquer. Mais la Française a tenu avec assurance et a compris aussi, pendant le combat, que la posture très droite de la Russe lui offre une option. Elle la prend à fond dans les 15 dernières secondes, comme si elle avait prévu ce moment : o-soto-gari ! La Ruse tombe, résiste, Stéphanie, enchaîne en makikomi, si elle marque c'est gagné, et elle marque ! Il ne reste plus qu'à égrainer le compte à rebours, ce que fait le clan français debout pour elle. Elle a gagné, elle s'effondre, en larmes, récompensée de tant d'années d'effort par cet unique moment de plénitude absolue. Elle pleure encore sur le podium, elle n'y croit pas, elle n'en revient pas. Elle est championne d'Europe, troisième médaille d'or pour l'équipe de France, troisième médaille d'or pour son groupe féminin, le meilleur du monde, dont elle fait désormais partie.

-90 kg : Une médaille de plus ?



Et Frédéric Demontfaucon dans tout ça ? Il est admirable. Il sort tout vif, presque frais, d'un affrontement implacable contre le très féroce Azéri Moloud Miraliev, un "monstre" physique qui tenta pendant cinq minutes de l'accrocher au corps à corps et ne toléra pas une seule fois que le Français garde ses mains sur son revers et sa manche. Ce fut le combat d'un funambule sur un fil avec un ours ! L'oeil bleu de Frédéric Demontfaucon ne cilla jamais, ne montra jamais de signe de relâchement, de découragement. Finalement, au bout de trois minutes de golden score, les mains du Français restèrent sur le judogi et le travail de déstabilisation fit son œuvre. L'arbitre fit la différence qui commençait à être sensible, shido et accession à la place de trois en -100 kg pour Demontfaucon, contre le bon judoka Elco Van der Geest, apparemment très en forme. L'exploit de la médaille s'approche, mais il faudra battre ce terrible Néerlandais… À suivre !




Et Anne-Sophie sera là aussi !



Avouons-le, c'est à peine si on a frémi pour elle, tant on la sent sûre, et parce que l'excitation du jour, c'est Teddy Riner… Mais Anne-Sophie Mondière a "découpé" l'ancienne championne d'Europe Prokofyeva, deux yuko, un ippon sur ses mouvements d'épaule, tranchants, bien dans le timing. La voici donc elle aussi en finale, la cinquième (!) pour les féminines françaises ! Qui a dit triomphe ?






+100 kg : LA FINALE POUR TEDDY !!

Immense. Teddy Riner, à 18 ans à peine, est en finale des championnats d'Europe seniors. Incroyable capacité de gestion de ce jeune homme. On le savait bourré de potentiel, incroyablement précoce physiquement, bon technicien, mais désormais on ajoutera sa force mentale, sa lucidité, sa maîtrise de l'événement au tableau d'honneur. L'évidence est là, sous nos yeux : quelque chose de grand est en train de naître à Belgrade. Avec plus de quatre ans d'avance (!) sur le tableau de marche d'un certain David Douillet, Teddy Riner va ramener sa première médaille européenne seniors. Lucide, actif, la tête froide, fort sur les mains et sans concession, Teddy Riner — encore outsider des championnats de France il y a deux mois — gère en grand champion "son" championnat d'Europe.
Le gaucher Slovène, son adversaie sur la demi-finale, est un tacticien. Puissant physiquement, il cherche la faille, tourne autour, tente le corps-à-corps, mais ne déstabilise pas une seconde la confiance, la force tactique de son jeune adversaire qui lui donne la leçon. Une accélération pour koka, une prise d'opportunité brillante au sol pour yuko, un ippon non comptabilisé pour un pied dehors, l'affaire est faite, la médaille dans la poche. Juste derrière le Français, le jeune Gujejuani, petit Géorgien fort comme un Turc (ou un Géorgien…) arrache du sol le colossal ukrainen pour se hisser en finale. Champion du monde juniors 2004, c'est une figure montante de la catégorie, un jeune… qui passe néanmoins pour un vieillard comparé à la précocité du Français. Il aime aller au corps à corps, ses ura-nage, utsuri-goshi, tsuri-goshi et o-goshi sont redoutables. On peut penser cependant que l'allonge, l'adresse et la qualité des appuis du jeune Français peuvent le gêner. Tout est possible !

-78 kg : C'est la finale pour Stéphanie !

On a eu peur pour Stéphanie face à la très rugueuse Biélorusse Tsimashenka. Un peu dominée à la garde, c'est cependant elle qui se montrait à chaque fois la plus incisive pour convertir en avantage les corps-à-corps, se glissant en dessous une première fois pour waza-ari sur kata-guruma et yuko sur o-soto-gari en contre. C'était éprouvant jusqu'au bout car la Biélorusse puissante tentait de la pousser au sol, de l'enrouler. Fiable, Stéphanie Possamai résistait bien, restait lucide. La voici en finale, comme presque toute l'équipe de France féminine !

DEMI-FINALES

+100 kg
T. Riner (FRA) / M. Ceraj (SLO)
L. Gujejiani (GEO) / Y. Sotnikov (UKR)

Finale de repêchages A. Parra (ESP) / A. Toelzer (GER) et A. Mikhaylin (RUS) / Y. Rybak (BLR)

-100 kg
D. Hadfi (HUN) / E. Van der Geest (NED)
L Zhorzholiani (GEO) / R. Gasymov (RUS)

Finale de repêchages : D. Peters (GER) / A. Zeevi (ISR) et M. Miralyev (AZE) / F. Demontfaucon (FRA)

-90 kg
D. Alarza (ESP) / I. Tsirekidze (GEO)
M. Pinske (GER) / V. Grekov (UKR)

Finale de repêchages : J. Borodavko (LET) / R. Meloni (ITA) et A. Kazusionak (BLR) / I. Persin (RUS)

-78 kg :
E. San Miguel (ESP) / V. Moskalyuk (RUS)
S. Tsimashenka (BLR) / S. Possamai (FRA)

Finale de repêchages : M. Rogers (GBR) / L. Morico (ITA) et K. Wrobel (POL) / R. Jernec (SLO)

+78 kg :
U. Sadkowska (POL) / C. Uilenhoed (NED)
A.-S. Mondière (FRA) / M. Prokofyeva (UKR)

Finale de repêchages : L. Polavder (SLO) / G. Kocaturk (TUR) et M. torrenti (ITA) / T. Donguzashvili (RUS)

dimanche, avril 08, 2007

-100 kg : Demontfaucon en finale de repechages

Lui, en revanche, est bien là. Frédéric Demontfaucon, tout près de passer l'ogre russe au premier tour, n'a pas tergiversé pour s'emparer de sa deuxième chance et s'élever tranquillement dans les tours de repêchages. On sent bien qu'il lui manque un tout petit peu de physique, ou de confiance, pour s'engager dans des mouvements de hanche ou d'épaule par en dessous. Peur de se faire contrer par des adversaires qui le dominent tous d'une bonne tête. Mais il est en revanche très à l'aise pour les faire souffrir par ses décalages de droite et de gauche, sa prise de garde précise et ses attaques en sutemi.
C'est cependant sur deux attaques de jambe en balayage et en fauchage qu'il a battu ses deux adversaires. Le Lithuanien Zilinsjkas tombait pour yuko sur un très joli petit enchaînement en ko-uchi-gari / de-ashi-barai, avant de subir un waza-ari pour une immobilisation de 24 secondes et un ippon sur juji-gatame pour finir. Le redoutable Polonais Matyjasek, cinquième mondial au Caire (2005) dans la catégorie inférieure et très fort en -100 kg cette année (il a gagné notamment le dernier tournoi préparatoire en Tchéquie devant le Russe Gasymov) subissait un contre étonnant (et voulu, Frédéric Demontfaucon fait ça très bien à l'entraînement…) en o-soto-gari sur une tentative d'attaque en ko-soto-gake de sa part.






-90 kg : Brisson n'était pas dedans…

Dommage, car l'humiliation subie risque de le faire souffrir longtemps, mais Nicolas Brisson a explosé mentalement sur ce premier rendez-vous européen. Sa deuxième chance n'aura fait que confirmer cet état de fait : il n'aura fallu que 28 secondes au Biélorusse Kazusionak pour lui faire faire un soleil sur sukui-nage. On ne l'a pas vu s'exprimer sur sa propre valeur…

-90 kg : merci Pinske !

Finalement, il était fort cet Allemand (dommage que ce ne soit pas Nicolas Brisson qui ait fait cette démonstration…). Michael Pinske passe en demi et repêche le Français battu au premier tour qui aura une chance de se montrer sous un meilleur jour. Du coup, tout le monde est encore en course car Gasymov (-100 kg) est passé aussi et repêche Frédéric Demontfaucon.

+100 kg : Teddy bat le champion d'Europe !




On l'espérait très fort, mais on n'imaginait pas une démonstration pareille : le jeune, le puissant et bon technicien allemand Toelzer a tout simplement baissé pavillon devant la star montante française en moins d'une minute ! Un premier impact sur les mains qui le met lui aussi à genoux et puis une révolte — profitant des derniers restes de timidité d'un jeune champion de dix-huit ans (depuis hier) qui ne veut pas commettre de bêtise — une révolte qui ne réussit pas à grand chose, si ce n'est à obtenir un avantage tactique pour un pied dehors (décidément). Réveillé Teddy, c'était l'erreur ! Le Français se met en mouvement, jouant de ses appels, de ses prises d'appui et de ses changements de rythme… et puis il s'engage en profondeur dans un mouvement de hanche et entraîne l'Allemand qui se déroule ! Waza-ari ! La fin du combat sera pénible pour Toelzer, incapable de prendre l'affrontement à son compte et obligé de laisser filer le temps. Teddy Riner, manifestement, est beaucoup plus fort que lui. Le voici en demi-finale pour sa première participation européenne ! En demi, il rencontre le solide Slovène Ceraj, un combattant presque inconnu (5e du tournoi d'Italie en 2005). On peut rêver d'une finale !
Dans l'autre tableau, c'est l'hécatombe. Le Biélorusse Rybak est battu par ippon par l'Ukrainien Sotnikov, un "balèze". Après avoir jeté le Neerlandais Van der Geest sur le dos avec un joli et puissant sasae-tsuri-komi-ashi, le Russe Mikhaylin se montre trop désinvolte sur le Georgien Gujejuani et perd d'un shido ! Soit l'Ukrainien, soit le Géorgien, rien n'est impossible…





-78 kg : Stéphanie en demi

Tout va bien pour Stéphanie Possamai, qui a battu nettement et logiquement la Bulgare Oryashkova, une combattante plutôt discrète dans les tournois. yuko, puis ippon sur kata-guruma, la voici elle aussi en demi face à la Biélorusse Tsimashenka, troisième l'année dernière. Le vrai test.

-90 kg :Pinske passe

L'Allemand Pinske est dans un bon jour : il a battu par ippon le Biélorusse Kazusionak, un "client", ce qui laisse une chance à Nicolas Brisson d'être repêché. À suivre…

+78 kg : Anne-So trouve les bonnes sensations

Manifestement, tout va bien dans le judo d'Anne-Sophie Mondière aujourd'hui. La lourde (au propre et au figuré) Biélorusse Barysik n'est pas n'importe qui. Elle fut notamment 3e de ces championnats d'Europe l'année dernière. Elle n'a pas pourtant pesé lourd (au figuré) dans les mains de notre mobile représentante qui lui a marqué rapidement un joli waza-ari sur ippon-seoi-nage, contrôlant tranquillement la fin du combat. Voici déjà la Française en demi, face à l'Ukrainienne Prokofyeva (championne d'Europe en 2004) qui a surpris la Russe Donguzashvili.

+100 kg : Teddy est énorme !

C'est simple, le Lithunaien Paskevicius n'a pas existé dans les mains de notre "ado" désormais national. Aussi grand que Teddy mais manifestement déjà loin physiquement en dessous du lui, le Lithuanien (ancien -100 kg, mais tout de même vice champion du monde universitaires en lourds…) a dû tout simplement descendre à genoux à chaque fois que le Français posait les mains dessus ! Juste un shido d'avance mais la démonstration n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd aux yeux des lourds européens présents, si je peux me permettre l'expression.


-78 kg : Stéphanie Possamai est là


Elle n'est pas apparue très tranchante encore sur sa première adversaire, la modeste Slovène Jernec, mais elle est bien là, posée et suffisamment efficace pour éviter les incessants sumi-gaeshi de son adversaire et réussir un joli travail au sol qui lui assure un yuko d'avance au décompte final. Tout va bien pour Stéphanie Possamai.

-100 kg : Demontfaucon à deux doigts de l'exploit




À 20 secondes de la fin du combat, il menait encore d'un shido devant l'énorme Russe Gasymov, très agacé de ne pas pouvoir mettre les mains sur le "savon" français. Dansant, fort sur les mains et dangereux avec ses balayages et ses mouvements d'épaule et de hanche de dégagement, le Français était en passe de "taper" une nouvelle fois l'homme fort de la catégorie en Europe. Mais Frédéric a déjà eu cette petite faiblesse tactique par le passé : dans les dernières secondes, il danse moins qu'il n'esquive, il commence à se sauver au lieu de continuer son travail de sape. Ce qui devait arriver arriva, shido et égalité au score. Réveillé il lança trois belles actions et on pouvait se sentir confiant, d'autant qu'il paraissait bien physiquement. Sur le gong, il recule pour une dernière action de sutemi et le Russe l'acompagne. Les arbitres ne disent rien, le golden score est décidé, les deux hommes sont en place, prêt au nouvel affrontement… quand l'arbitre de contrôle se lève de sa chaise pour parler aux hommes en noir. Pour lui, il y a action du Russe. Yuko, le Russe passe et tombe dans les bras du Français très déçu. C'était pourtant bien joué.






-90 kg : Brisson absent…

On se demande encore ce qui s'est passé. En -57 secondes, l'Allemand Pinske, qui n'est pourtant pas un foudre de guerre (il s'était classé 3e de l'Open de Visé emporté par Nicolas Brisson…), est passé au travers d'un Français totalement incapable de s'opposer. Un premier mouvement d'épaule pour waza-ari, un yuko de plus et un contre arrière pour ippon. L'aventure européenne d'un des "bleus" les plus attendus de l'équipe de France s'arrête très probablement là. Douche froide…

+78 kg : Anne-Sophie bien partie

Elle s'est appliquée, cherchant ses marques. C'était le tour qu'il fallait à Anne-Sophie pour bien entrer dans la compétition, elle qui, selon ses propres mots, cherche les bonnes sensations. La championne d'Europe en titre qu'elle est a rapidement trouvé la solution par un sukui-nage (main droite allant chercher la jambe gauche par l'intérieur) qui a proprement deroulé l'Italienne.

C'est parti, pour le dernier jour

-90 kg : Nicolas Brisson fait face à l'Allemand Pinske, 5e des championnats d'Europe 2005, avant éventuellement d'ê^tre opposé au très dangereux Biélorusse Kazusionak.

-100 kg : Gasymov pour Demontfaucon ! La terreur russe au 1e tour. Après on verra…

+100 kg : Pas mauvais tableau pour Riner. Le grand Lituanien Paskevicius en 1e tour, avant éventuellement le champion d'Europe allemand Toelzer (ou l'Israélien Lis). Mais Mikhaylin (RUS), Rybak (BLR), Van der Geest (NED) et Gujejuani (GEO) sont de l'autre côté.

-78 kg : Bon tableau aussi pour Stéphanie Possamai avec la Slovène Jernec au 1e tour et sans doute la Tchèque Eiglova ppour arriver directement en demi-finale où ce sera plus sérieux (l'Allemande Karl ou la Biélorusse Tsimashenka).

+78 kg : Un premier tour de chauffe pour Anne-Sophie PMondière contre la lègère Italienne Torrenti. Derrière, la Biélorusse Barysik, 3e l'année dernière (et 5e des Monde du Caire) se profile.

DEMI-FINALES HOMMES

+100 kg
T. Riner (FRA) / M. Ceraj (SLO)
L. Gujejiani (GEO) / Y. Sotnikov (UKR)

Finale de repêchages A. Parra (ESP) / A. Toelzer (GER) et A. Mikhaylin (RUS) / Y. Rybak (BLR)

-100 kg
D. Hadfi (HUN) / E. Van der Geest (NED)
L Zhorzholiani (GEO) / R. Gasymov (RUS)

Finale de repêchages : D. Peters (GER) / A. Zeevi (ISR) et M. Miralyev (AZE) / F. Demontfaucon (FRA)

-90 kg
D. Alarza (ESP) / I. Tsirekidze (GEO)
M. Pinske (GER) / V. Grekov (UKR)

Finale de repêchages : J. Borodavko (LET) / R. Meloni (ITA) et A. Kazusionak (BLR) / I. Persin (RUS)

-78 kg :
E. San Miguel (ESP) / V. Moskalyuk (RUS)
S. Tsimashenka (BLR) / S. Possamai (FRA)

Finale de repêchages : M. Rogers (GBR) / L. Morico (ITA) et K. Wrobel (POL) / R. Jernec (SLO)

+78 kg :
U. Sadkowska (POL) / C. Uilenhoed (NED)
A.-S. Mondière (FRA) / M. Prokofyeva (UKR)

Finale de repêchages : L. Polavder (SLO) / G. Kocaturk (TUR) et M. torrenti (ITA) / T. Donguzashvili (RUS)

Les deux champions masculins

-81 kg : Alors que le champion en titre, le Biélorusse Shundzikau avait fait tourner en bourrique le Polonais Krawczyk avec ses uchi-mata "biélorusses" (garde croisée par dessus l'épaule, on verrouille le bras, on descend vers le sol, on prend appui avec l'autre main et on s'enroule avec la jambe à l'intérieur…) et menait par waza-ari et yuko, il se faisait prendre en contre dans les dernières secondes.

-73 kg : Salamu Mezhidov (RUS) apporte son deuxième titre masculin à son pays. (quand on sait qui il reste derrière cela fait frémir). Il a bien resisté à l'énergie du Géorgien Kevkishvili, à ses grandes attaques en tsuri-goshi et à ses tentatives dans les jambes. Il parvient à contrer son jeune adversaire dans les dernières secondes et, habilement, il lance une dernière attaque sur son kata-guruma accroupi surpuissant dans les dernières secondes qui lui donne un nouveau waza-ari. D'autant plus habile qu'il décroche ainsi la timbale des 5000 € offert par l'Union Européenne pour celui qui gagnerait tout par ippon jusqu'au titre. Une belle somme qui s'ajoute au 2500 € offert au vainqueur par l'UEJ (1500 au deuxième 500 au troisième). L'UEJ ? Pas exactement, plutôt la seconde fondation qui alimente le judo euroépen en finances russes. Parions que cette fondation à capitaux principalement russe aura du boulot avec les futurs vainqueurs russes !

Au fait, Frédéric Demontfaucon prend demain au premier tour des -100 kg le colossal Gasymov, champion d'Europe en titre (qu'il avait battu à Paris lors de la Coupe du monde par équipes). Ce sera chaud !

-70 kg : et de deux !



Formidable Gévrise ! La voici qui apporte la deuxième médaille d'or à l'équipe de France, deuxième du jour et aussi son deuxième titre d'affilé. Elle était favorite, mais il fallait finir et rien n'était fait car les combattantes peu connues "en pleine bourre" comme la Polonaise Pilocik ont toujours de quoi se faire craindre, ne fusse que par le mystère de leur arrivée jusqu'à ce niveau. La force de cette grande Polonaise, on la découvrit bientôt : stable et puissante, elle a un formidable sode-tsuri-komi-goshi à genoux qui aurait pu suprendre la Française dans les premières secondes. Assez crânement, la jeune femme qui arrive en pleine maturité chez les seniors tentait de mener le combat et même de piéger la Française dans une bordure qui n'existe plus et de la pousser dehors… sauf que ce jeu à l'ancienne réveillait des vieux souvenirs chez l'arbitre qui décidait de pénaliser la Française pour ce "pied dehors". Il faudrait savoir… Cette piqure réveillait subitement la championne ne titre qui ne souhaitait pas abandonner son titre à cette jeune Polonaise. Elle attaquait avec plus dedétermination, se déplaçait avec plus de vivacité. La Polonaise se rebellait tentant d'imposer son allonge, sa posture… mais Gévrise Émane, très à l'aise en dessous se lançait dans un te-guruma puissant et très rotatif qu'elle accompagnait de la jambe. Le ippon était évident dès le départ de l'action. Journée parfaite pour elle, comme pour le groupe féminin de l'équipe de France aujourd'hui. cela n'est sans doute pas fini.

ENCORE TROIS FINALES

-73 kg :
D. Kevkishvili (GEO) / S. Mezhidov (RUS)
Les deux lutteurs se sont montrés les plus forts… Le Russe a tout gagné par ippon (d'ailleurs si il parvient à en ajouter un en finale, il gagne un prix de 5000 €, en plus du prix de 2500 € au vainqueur, c'est nouveau !)

-81 kg :
R. Krawczyk (POL) / S. Shundzikau (BLR)
Le Polonais fait un superbe parcours et c'est aux pénalités que le champion d'Europe biélorusse en titre a sorti le champion du monde Elmont.

et…

-70 kg : K. Pilocik (POL) / G. Emane (FRA)
Cette Polonaise débute dans la carrière : médaillé européenne et mondiale juniors en 2004, elle a commencé à se montrer en en seniors en 2006 et 2007 sans franchement casser la barraque. Elle a gagné rapidement en demi-finale et paraît vraiment en forme. Combat "piège à déjouer" !

-63 kg : Lucie en or !


Voilà. C'est fait. Une de plus, et plutôt belle autour du coup de Lucie Décosse. Il lui aura fallu une minute pour lancer un démmarage de uchi-mata en garde croisée, enchaîné dans le mouvement en ko-uchi-gari. La grande Slovène s'est déroulée sur le dos. L'arbitre a hésité une seconde tant cela avait paru facile. Peut-être que son adversaire n'était pas prête ? Elle l'était et le ippon était parfait. L'or est pour Lucie Décosse, comme d'habitude… Sauf qu'elle n'avait pas vraiment participé à la fête l'année dernière, battue en finale par Sarah Clark, et qu'elle courrait après un nouveau titre européen depuis 2002, sauf qu'elle avait subi un "affront" en finale du tournoi de Paris, une défaite par ippon devant une Française (Virginie Henry-Taurines). Cette victoire sans contestation doit lui faire plaisir, et rappelle au bon moment à quelle distance elle se trouve de toutes les autres Européennes. Première médaille d'or aussi pour l'équipe de France, qui pourrait bien récolter la suivante dans quelques minutes, avec Gévrise Emane. Restez branchés.


Gévrise en finale aussi !




Notre intuition était la bonne : il fut vite clair que c'est Edith Bosch, la championne du monde et vice championne olympique néerlandaise qui craignait le plus son adversaire. Pourquoi ? Parce qu'elle avait été battu par la Française en demi-finale des championnats d'Europe l'année dernière par ippon et que cela ne lui était pas arrivé bien souvent. Tactiquement, Gévrise avait su rester active, tout en obligeant la grande Néerlandaise à se dévoiler pour mieux la contrer sur ses attaques les plus faibles. C'est sur cette base que le combat se construisait encore une fois : une championne française sûr d'elle, attaquant peu, mais sans jamais donner le sentiment d'être en dessous, et une championne du monde un peu timide, craignant la sanction. Rien de fait pendant le temps du combat… On partait pour des prolongations où un avantage s'ajoutait progressivement du côté de la Française : la condition physique. À une minute de la fin, elle portait l'estocade avec assurance : une grosse pression en haut avec une série "d'agression" à la saisie qui déstabilisait Edith Bosch, enchaînée avec une attaque en te-guruma impérieuse. Yuko, avec les compliments de Gévrise Émane, désormais "bête noire "attitrée de la grand Néerlandaise.

samedi, avril 07, 2007

-63kg : Lucie en finale !

L'immense Claudia Heill paraissait taillée pour gêner la Française : une allonge incroyable (elle fait bien une tête de plus que Lucie), un regard dur… Mais qui peut gêner Lucie aujourd'hui, si ce n'est elle-même ? D'autant plus tranquille que l'arbitre central avait décidé de pénaliser son adversaire pour un shido sévère, Lucie ne paraissait pas en danger le moins du monde. Ensuite, avec sa garde croisée (qu'elle utilise comme une arme pour s'approcher et porter des attaques qui marquent), Lucie lance un uchi-mata en maîtrisant qu'un seul côté mais avec un tel sens du "trou", du déséquilibre que l'Autrichienne ne parvenait pas à conserver son équilibre et se retrouvait déroulée sur le dos. Un truc impossible à faire pour toutes les autres dont la championne autrichienne se souviendra longtemps…

DEMI-FINALES HOMMES

-73 kg :
D. Kevkishvili (GEO) / J. Pina (POR)
S. Mezhidov (RUS) / G. Georgiev (BUL)

Finale de repêchages : V. Bivol (MOL) / D. Papaux (SUI) et K. Siamonau (BLR) / C. Bastea (ROM)

Du sérieux ! Ils sont tous médaillés européens sauf le Portugais qui a été 5e des championnats du monde et 7e des Jeux. Les hommes forts des tournois, le Georgien et le Russe.


-81 kg :
K. Ferjan (SLO) / R. Krawczyk (POL)
G. Elmont (NED) / S. Shundzikau (BLR)

Finale de repêchages : G. Baindurashvili (GEO) / O. Bischof (GER) et E. Burton (GBR) / A. Sheinmann (ISR)

Du solide ! Le Polonais médaillé mondial a sorti l'Allemand Bischof et le champion olympique de Sydney italien G. Maddaloni dans un très beau quart de tableau qui nous a fait plaisir. Guillaume Elmont le champion du monde est très sobre en ce début d'année, mais très fiable. Le Biélorusse est champion d'Europe en titre et redoutable avec son uchi-mata "spécial biélorusse"…

DEMI-FINALES FILLES

Il y a donc deux Françaises en demi et plus aucun masculins français en course. Ce sera difficile pour nos deux combattantes car le choc qui les attend est rude !

-63 kg :
U. Zolnir (SLO) / S. Alvarez (ESP)
L. Décosse (FRA) / C. Heil (AUT)

Finale de repêchages : A. Von Harnier (GER) / Y. Scapin (ITA) et P. Rainczuk (POL) / S. Clark (GBR)

Même si elle est débarassée des deux seules combattantes étrangères à avoir gagné contre elle ces deux dernières années (la Néerlandaise Willeboordse et l'Anglaise Clark), Lucie aura à faire à forte partie avec l'Autrichienne Heill, une combattante de sa génération (c'était la plus grande rivale junior de Lucie avec la Japonaise Tanimoto), qui a dominé en Europe les années 2003 - 2004 et a fait la finale des Jeux olympiques 2004. On ne l'a pas vu en 2006, mais elle revient fort. C'est sans doute la plus dangereuse des trois pour Lucie.


-70 kg :
K. Pilocik (POL) / M. Pryscheppa (UKR)
E. Bosch (NED) / G. Émane (FRA)

Finale de repêchages : C. Jacques (BEL) / C. Blanco (ESP) et H. Wollert (GER) / A. Meszaros (HUN)

Aïe ! La championne du monde (et vice championne olympique) néerlandaise sur la route de la Française, dans le remake de la finale des championnats du monde 2005. Dur ! Mais il s'agit aussi d'un remake de la demi-finale des championnats d'Europe 2006 gagnée par la Française par ippon. Du coup, c'est peut-être la Néerlandaise qui s'inquiète. L'Ukrainienne Pryscheppa, victorieuse à Paris dans la catégorie supérieure, sera aussi un morceau dur à avaler.

-63 kg : Lucie elle aussi !

On a eu l'occasion de s'inquiéter pour Lucie Décosse face à l'une des meilleures judokates du plateau — et sacrément expérimentée car elle était déjà médaillée olympique en 96 - l'Italienne Ylennia Scapin. En effet, l'arbitre central décida de panaliser la Française d'un shido pour non combativité, une sanction imméritée dans le contextex actuel car, si Lucie ne jouait pas le jeu de son adversaire qui cherchait à manifester son activité, elle cherchait en revanche l'ouverture pour un joli pion. Menée, on a crû un moment que le couperet du "gagne celui qui marque en premier" allait tomber sur le cou de la Française. Heureusement, une fausse attaque parfaitement rendue manifeste par la posture de Lucie valait à l'Italienne une sanction qui les ramenait à égalité. Denrière suée pour le clan français, au golden score, la Française lançait un o-soto-gari puissant qu'elle orientait en harai-makikomi et marquait ippon.

-70 kg : Gévrise bat Meszaros

Joli coup de coup de Gévrise Émane qui avait une "cliente" à gérer pour entrer en demi-finale, la Hongroise Mezsaros, une combattante très jeune car elle sort tout juste des juniors, mais qui a tout raflé chez les jeunes et qui est déjà dans le peloton de tête des seniors. Elle a fini 3e des championnats d'Europe 2005 (!) et du tournoi d'Allemagne cette année. Tout ce jouera aux pénalités entre la grande Hongroise et la petite Française et c'est cette dernière qui menait l'affaire jusqu'au bout.

Daniel sorti…

L'Israélien n'offre pas de deuxième chance à Daniel Fernandes. Bien que menant un temps le combat, il était battu par le Biélorusse Siamonau.

Il n'y a plus de garçons français en course aujourd'hui.

-81 kg : Schmitt éliminé

Alain Schmitt le pressentait lui-même, l'Ukrainien Balaban n'avait pas les moyens d'aller loin. Dès le tour suivant, il était sorti par le Slovène Ferjan. Fin de partie pour le jeune racingman de 23 ans…

-70 kg : Gévrise passe aussi

Bon début de Gévrise Émane, qu'on sent bien concentrée et toujours aussi solide. Elle a su faire face tranquillement à l'Estonienne Tekkel, une fille sans palmarès, en dominant d'abord d'un shido avant d'appliquer un sukui-nage bien net pour ipppon.

-63 kg : Décosse à sa main



Tout va bien en revanche pour Lucie Décosse sur son premier combat. La Russe Kotova, inconnue complète, a appris à connaître Lucie et ses attaques de jambe. Waza-ari sur o-uchi-gari, domination complète. Un premier tour qui va bien.