lundi, septembre 17, 2007

Petit bilan en guise de conclusion

En plus d’être le jour du seigneur, le dimanche est le jour du Japon. Ils auront attendu en effet le dernier moment, et même le dernier combat, celui opposant Yasuyuki Muneta à Yuri Rybak en finale des Open masculins, pour récupérer leur leadership habituel. Trois médailles d’or, les trois qui leur manquaient pour revenir à égalité avec le Brésil, ont été obtenues ce dimanche. Ils auront laissé cependant une faible impression et sont passés très près de la catastrophe, même si Suzuki a peut-être été volé, même si Inoue est tombé devant le nouveau « monstre » naissant de la catégorie pour les dix ans à venir, même si Tanimoto a été magnifique à regarder combattre et même si Tamura a encore gagné. Pourquoi ? Comment ? L’analyse reste à faire (dans le prochain EdJ ?). La France a été plutôt très bonne et le monstre en question (Teddy Riner si vous ne suivez pas) n’est pas l’arbre qui cache la forêt car le bilan masculin est flatteur : trois médailles masculines, or (Riner), argent (Rodriguez), bronze (Bataille), ajoutées au cinq médailles féminines : or (Emane), argent (Décosse), bronze (Jossinet, Possamai, Mondière), c’est un bilan comparable au meilleur de notre histoire, celui des championnats 97, à Paris. On peut même légitiment repartir frustré que Daniel Fernandes n’aie pas décroché le bronze pour cause d’arbitrage, que Lucie n’aie pas battu la Cubaine en finale comme elle l’avait fait (en demi et par ippon) en 2005, que Mondière n’aie pas réussi à se hisser en finale en Open, comme elle l’aurait dû. Décosse en or, la France est à égalité avec le Japon en tête du bilan des médailles. Mondière en argent, la France passe devant… Mais bien sûr, Paris n’entre pas comme ça dans une bouteille. Les championnats, c’est ça !
Première nation, très largement, chez les garçons, avec trois médailles d’or (!), le Brésil a enchanté, moins par le très volontaire et athlétique Joao Derly (-66 kg), que par le magnifique Tiago Camilo (-81kg), qui restera l’homme de ces championnats. Et avec quatre finales pour deux médailles d’or, Cuba est toujours là.

Le reste, et en particulier ce que les nouvelles donnes de l’arbitrage ont eu comme incidence sur le judo pratiqué, on vous en parlera ailleurs, plus tard. Dès qu’on rentre de Rio… Tuto bom !

Le bilan des médailles

1. Japon (3 or/2 argent/4 bronze)
2.Brésil (3/0/1)
3.France (2/2/4)
4.Cuba (2/2/1)
5.Chine (2/0/0)
6.Géorgie (1/1/1)
7.Pays-Bas (1/0/3)
8.Corée du Sud (1/0/2)
9.Corée du Nord (1/0/0)
10.Russie (0/1/2)

Les podiums de dimanche

-48kg
1.TANI-TAMURA Ryoko (JPN)
2.BERMOY Yanet (CUB)
3.JOSSINET Frédérique (FRA) et DUMITRU Alina (ROM)

Open Féminin
1.TSUKADA Maki (JPN)
2.POLAVDER Lucija (SLO)
3.MONDIERE Anne-Sophie (FRA) et IVASCHENKO Elena (RUS)

-60kg
1.HOUKES Ruben (NED)
2.KHERGIANI Nestor (GEO)
3.PAISCHER Ludwig (AUT) et CHOI Min Ho (CDS)

Open Masculin

1.MUNETA Yasuyuki (JPN)
2.RYBAK Jury (BLR)
3.BATAILLE Mathieu (FRA) et TANGRIEV Abdullo (OUZ)

Sortie de tapis… Ils ont dit

Mathieu Bataille, 3e en Open« Je n’ai pas abordé cette compétition dans les meilleures conditions avec quelques pépins physiques et notamment des genoux qui ne m’ont pas permis de beaucoup m’entraîner durant les jours précédents la compétition. J’ai donc joué sur mes forces du moment. À la sortie du premier combat contre Chedly, j’ai dit aux entraîneurs : « c’est un peu dur pour un randori de reprise » (rires). Franchement, si on m’avait dit que je serais 3e ce soir, j’aurais signé tout de suite. »

Anne-Sophie Mondière, 3e en Open« Je reste frustrée de ma demi-finale parce que j’ai manqué, à l’image des deux journées, +78kg et Open, de vigilance. J’avais cette manche, mais je n’ai jamais pu déclencher. Il a manqué un petit truc. Maintenant, il y a une médaille, des perspectives, notamment les Jeux qui vont arriver vite… Je dois m’entraîner avec plus de lourds, je vais d’ailleurs commencer à travailler avec Jérôme Dreyfus. Et puis, après ces quelques mois où j’ai connu pas mal de blessures, je vais profiter des vacances. Sans doute aussi d’un chat : j’avais fait le pari avec Fred (Lecanu, son ami), qu’en cas de médaille, on aurait un chat ! »

Frédérique Jossinet, 3e en -48kg« Echouer aussi près, de ce petit koka, c’est pire que de prendre une tôle ! Mais je suis plutôt contente de ma journée parce que le tirage était difficile. Je l’ai su jeudi car tout le monde parlait à mots couverts et j’ai voulu voir le tableau. C’était un peu déstabilisant, mais j’ai travaillé avec ma préparatrice mentale qui était présente et, finalement, c’est toujours bon de prendre une médaille.»

Muneta sacré en Open






Le lutin sumo japonais avait l'arme absolue contre Yuri Rybak : rebondir sur le sumi-gaeshi du Bélarus, passer au-dessus avec une roue de gymnaste de 80 kg de moins, et venir en osae-komi. C'est comme ça qu'après plusieurs opportunités non concrétisées et non sans avoir essayé de placer, ici son sasae, là un te-guruma, il piégeait le médaillé de bronze Open 2005. Osae-komi parfait sur un Rybak étouffé. Ippon. Ce bonhomme là, on le savait déjà, fait partie des grands. Il emporte là son 2e titre mondial après 2003 et une finale perdue il y a deux ans contre Alexander Mikhaylin, apportant, du même coup, sa seule et unique médaille d'or masculine au clan japonais et le leadership mondial préservé du Japon sur le dernier combat.

Tsukada en or, Houkes sacré en -60kg



On attendait une belle tôle... cette finale des toutes catégories féminines ne marquera pas l'histoire du judo. À tout dire, on s'est plutôt embêté : la Slovène Polavder s'est agitée dans tous les sens pour éviter la saisie japonaise, Maki Tsukada n'a produit quasiment aucune attaque étant donné qu'elle a rapidement mené et c'est aux pénalités, avec un petit koka brouillon, qu'elle 'a emporté. Comme toutes ses camarades de l'équipe féminine, elle est montée sur le podium. À part ça...

-60 kg : Houkes, la grosse côte
Le Néerlandais Houkes affiche comme meilleur résultat a son palmarès une troisième place aux championnats d’Europe 2005 et 2006. Sinon, il n’a jamais gagné qu’un seul tournoi international, en 2002, en Hollande. Même si on pouvait mesurer sa progression récente, personne, sauf sa mère, ne le voyait champion du monde. Pourtant, en jouant sa carte dans un tableau déserté par les « cadors » - Japon, Géorgie, Corée, Mongolie étaient en face, Dragin avait sorti l’un des plus forts du lot, l’Arménien Davtyan et le Slovène Draksic avait sorti l’Autrichien Paischer — il s’était hissé sans brio en finale. Il y rencontrait un vieux briscard, un homme fort un peu sur le retour, le Géorgien Khergiani. Avec son judo très bas dans les jambes et ses sumi-gaeshi, il parvenait à contrôler le petit lutteur un peu fatigué, lui marquant yuko sur un contre de uchi-mata après avoir eu un shido d’avance. Pour les spectateurs non concernés, ce n’était pas passionnant à suivre, mais pour Ruben Houkes, c’est sans doute le plus beau jour de sa vie.

Tamura pour la 7e fois !


32 ans, déjà six titres mondiaux, deux titres olympiques (et deux autres finales aux JO ainsi qu'une médaille mondiale)... Ryoko Tamura, devenue madame Tani et maman, a éclaboussé de son judo lucide, efficace et tout simplement... judo, ces mondiaux. Il y avait elle, et les autres. Sur ce qu'elle a montré, c'est encore vrai. Comment ne pas applaudir des deux mains cette combattante, quand bien même elle n'a sans doute plus, dans le judo d'aujourd'hui, les opportunités qui lui permirent, à ses débuts, de pratiquer son judo total. Face à Yanet Bermoy, championne du monde en titre et tout juste sortie des juniors, elle maîtrisait sans émoi les attaques dans les jambes de la Cubaine. Avec ce judoka pratiqué debout, ça nous change, un sens tactique qui frise sans doute la perfection, elle plaçait un harai-goshi sur avancée du partenaire après 45s de combat et conservait cet avantage jusqu'à la fin. C'est la Française Cathy Mouette, arbitre central, qui pouvait prononcer le sore-made. Tamura était au 7e ciel, les photographes japonais aussi, qui l'assaillaient déjà de leurs flashs crépitant pour immortaliser cette nouvelle page écrite par la légende vivante Tamura-Tani. Merci pour le judo !


Jamais 2 sans 3 !!! Bataille bronzé !



Mathieu Bataille, blessé au genou avant cette compétition au point qu'il ne s'est quasiment pas entraîné durant les 15 derniers jours, a montré pas mal d'intelligence sur la journée. tant et si bien qu'il n'aura été battu que par le judo géant du minuscule Muneta. En place de troisième, il immobilisait une nouvelle fois son adversaire, avec cet excellent travail de sortie de jambe. Sa dernière victime de la journée : le Brésilien Daniel Hernandes, champion panaméricain en titre, et chez lui. Après Pierre Robin, 3e en 2005 et Teddy Riner sacré jeudi, il est le 3e lourd français médaillé mondial en deux ans. Surtout, il a prouvé, avec ses armes, qu'il faudra aussi compter avec lui malgré le phénomène Riner. Cela n'était pas si facile à démontrer. Mathieu l'a fait ! Et avec la manière !

Mondière en bronze aussi !

Face à la Cubaine Ortiz une première fois pénalisée, puis prenant koka sur de-ashi-barai, Anne-Sophie Mondière, appliquée devant une adversaire dangereuse pour avoir battu la géante chinoise au tour précédent mais somme toute assez molle et manquant d'agressivité -tant mieux pour la Française-, gérait son combat parfaitement avec un peu de rythme, et ce yuko en poussant son adversaire... La Cubaine n'avait visiblement pas envie de gagner, Anne-So si. Le petite souris de Pontault -qui possède désormais un sacré palmarès- est une nouvelle fois médaillée après le Caire. Chapeau !

Jossinet médaillée

Frédérique n’a fait qu’une bouchée de son adversaire argentine. Moins de 45 secondes, son classique mais néanmoins superbe retournement au sol et osae-komi pour le compte. Elle est sur le podium mondial pour la 3e fois. Rendez-vous aux Jeux pour un nouveau défi. Il faudra compter aussi sur la Roumaine Dumitru, qui, sur le tapis voisin et après sa demie perdue contre Tamura, a été tout aussi autoritaire avec son te-guruma sur la Coréenne Kim.

Mathieu Bataille en place de 3 !

Le Français imprime son travail au sol comme une marque de fabrique. Il peut aussi compter sur son o-soto-gari. C'est ce mouvement qui le libérait dans son combat contre l'Autrichien Birkfellner, qui allait prendre un second waza-ari pour le compte. Mathieu Bataille est en place de 3e face au Brésilien Hernandez, battu en demie-finale par Yuri Rybak sur kibisu-gaeshi après une tentative de ko-uchi-gari. Dans l'autre demi-finale, le Japonais Muenta a ipponisé l'Ouzbéque Tangriev !

Mondière n'ira pas en finale

La Slovène Lucija Polavder, certes triple médaillée européenne, était un adversaire à la mesure de la double médaillée mondiale 2005. C'était "l'occase"... Un premier seoi-nage faisait lever de sa chaise Christophe Brunet, mais la Slovène contrôlait bien... avant de surprendre la Française sur une sorte kata-guruma jeté sur l'arrière (waza-ari). Les 60 secondes de la dernière minute s'égrénaient... et Polavder, qui n'avait battu Mondière qu'une seule fois -aux mondiaux par équipes en 2006- était même créditée d'un yuko pour une action partie du sol. La chance d'aller en finale est passée pour Anne-Sophie Mondière dans un combat sans doute mieux géré par son adversaire. Et pour la place de 3, c'est la Cubaine Ortiz qui s'annonce. Ce sera dur...

-60kg, les finalistes connus



En déroulant le Mongol Tsaaganbaatar sur te-guruma pour ippon alors que son adversaire avant lancé seoi-nage, Nestor Khergiani, mené 2 yuko et 1 koka, s'est invité en finale. Il y accrochera sa 2e médaille mondiale après celle obtenue à Birmingham en 1999. À 32 ans, celui qui est aussi vice champion olympique et double champion d'Europe, affrontera un combattant de quatre ans son cadet, le Néerlandais Ruben Houkes. Ce dernier l'emporte par deux yuko sur sumi-gaeshi et contre de kata-guruma face au Slovène Draksic.
Houkes mène 2 à 1 dans ses duels en championnats et tournois officiels avec Khergiani. Aux championnats d'Europe 2006, c'est même Houkes qui l'avait emporté. Gare à la première médaille d'or batave sur ce mondial à l'heure ou les frères Van der Geest et Mark Huizinga ont fait défaut.

Egusa éliminé


Remplaçant au pied levé du triple champion olympique Tadahiro Nomura, blessé au genou, le talentueux japonais Tatsuaki Egusa, battu en quarts par le Géorgien Khergiani, vient de voir l'espoir d'une médaille mondiale filer, en s'inclinant en finale de repêchages contre le Coréen Choi Min Ho (yuko), champion du monde 2003 et médaillé olympique 2004. Encore une occasion perdue pour le judo japonais masculin qui comptera plus que jamais sur Yasuyuki Muneta dans quelques minutes en demi-finale des Open pour apporter un premier titre mondial dans l'escarcelle, une 2e médaille après de bronze de Kanamaru en -73kg...

Tamura, Tamura, Tamura, Tamura, Tamura...



Elle est vraiment magnifique de détermination la sextuple championne du monde japonaise. Et, si on en doutait, ce championnat, c'est tout sauf celui de trop. Classe, intelligence tactique face à la Roumaine Dumitru, elle a montré tout son talent. À égalité (2 shido chacune) jusque dans les dernières secondes du combat avec la meilleure européenne du moment, Tamura-Tani plaçait un o-soto-gari en reprise de garde impeccable pour un premier waza-ari à 22 secondes du terme. C'était presque déjà gagné. Pour notre plus grand plaisir, elle remettait pourtant ça, sur la même technique, sur ce même côté droit, quelques secondes plus tard pour un nouveau waza-ari... finalement compté yuko. Le temps lui, avait filé... Quant à Tamura, elle aura marqué le sien. Quel plaisir de voir ça ! En finale, elle retrouvera la Cubaine Bermoy.

Jossinet disputera la 3e place

La pause, longue de près de trois heures, est terminée et ce sont les -48kg qui lancet ces phases finales. En prenant assez tranquillement la mesure de la Hongroise Csernovczki, ippon sur osae-komi à mi combat, Frédérique Jossinet s'offre la possibiloité d'une troisième médaille mondiale consécutive après ses finales de 2003 et 2005. Et c'est l'Argentine Poretto, inattendue à ce niveau, qu'elle rencontrera pour le bronze, après que celle-ci se soit inclinée face au judo tactique de la cubaine Bermoy, championne du monde en titre.

dimanche, septembre 16, 2007

L'equipe de l'EDJ vous salue


En attendant le retour des phases finales vers 20h45 (heure locale) Olivier, Jane et Emmanuel

Jossinet passe



Après avoir passé la combattante Zainon Maizura (MAL) sur nidan Ko-soto-gake pour waza-ari, suivi au sol pour ippon, Fred Jossinet, dans un combat difficile contre la Chinoise Wu Shugen a trouvé l'ouverture à 1mn10 de la fin. Mais ce ne fut pas sans mal. Jamais pénalisée, la Chinoise prenait même l'avantage au tableaud e marque quand l'arbitre pénalisait la double vice championne du monde française pour mauvaise saisie. C'est donc sur kubi-nage que cette dernière s'imposait avec rage. Au prochain tour, c'est la Russe Bogdanova ou la Hongroise Csernoviczki qui s'annoncent au programme.

Bataille en repêchages






Battu par le Japonais Muneta sur une fantastique uchi-mata qui lui fit faire un joli soleil, Mathieu Bataille, appliqué et intelligent dans le combat, vient de passer son 1er tour de repêchages en dominant largement le Serbe Petrovic, ippon sur osae-kimi après un nouveau et joli retournement. Allez Mathieu !

Libellés :

Les demi-finales dimanche


Open féminin :

Elena Ivashchenko (RUS) - Maki Tsukada (JPN)
Lucija Polauder (SLO) - Anne-Sophie Mondière (FRA)


Open masculin :

Abdullah Tangriev (UZB) - Yasuyuki Muneta (JPN)
Jury Rybak (BLR) - Daniel Hernandes (BRA)

-48kg :
Ryoko Tamura-Tani (JPN) - Alina Dumitru (ROM)
Yanet Bemoy (CUB) - Paula Poretto (ARG)

-60kg :
Ruben Houkes (NED) - Draksic Reki (SLO)
Nestor Khergiani (GEO) - Khashbaatar Tsangaanbaatar (MGL)

Anne-So fait le boulot




Anne-Sophie "la petite souris" fait son chemin sans bruit… Un peu masquée par l'éclat des affrontements en -48 kg et les déceptions en -60 kg, elle trace sa route avec efficacité. Trois tours bien négociés contre l'énorme égyptienne Ramadan, battue sans difficulté, la solide Biélorusse Barysik, qu'elle repoussait de trois shido avec son rythme et ses attaques déstabilisantes et la dangereuse Ukrainienne Prokofeyeva qu'elle battait nettement d'un waza-ari et d'un ippon sur son seoi-nage. La voici en demi-finale pour un combat accessible contre la mobile Slovène Polavder, avant, peut-être une superbe finale contre la Japonaise Tsukada, qui a triomphé par ippon sur seoi-nage de l'immense* Japonaise Huayuan.

*Elle fait la taille de Teddy Riner, 2m02 !

Mikhaylin sorti

Le Russe, visiblement pas à son meilleur aujourd'hui, vient d'être battu par l'Ouzbéque Tangriev par yuko au golden score. Mathieu Bataille est prêt à monter sur le tapis face au Japonais Muneta...

Jossinet – Tamura, le duel a eu lieu



Quel combat !
On l’attendait, le Jossinet – Tamura, sel de la catégorie des –48 kg depuis des années, mais peut-être pas si tôt. C’est dès le deuxième que l’affrontement de ses titan(e)s de poche avait lieu. Franchement, Fred Jossinet a bien joué le coup, se montrant, dans son style, tout proche de la Japonaise. Cette dernière, a son habitude désormais depuis ces dernières années, ne cherchait d’ailleurs qu’à éviter l’affrontement direct avec sa solide rivale, coupant court le plus souvent au prise de garde en repassant la jambe devant pour un o-soto sans les mains ou un harai volant. Le rythme était très soutenu — même si l’arbitre pénalisait par deux fois les longs passages de bataille pour le kumi-kata — l’intensité à couper au couteau. La française était très présente et stable, la Japonaise mobile et concentrée, on arrivait ainsi au golden score dans un climat étouffant, rythmé par les « ike, ike Tamura* » (En français, « va-s-y, va-s-y, Tamura ») un peu faiblards du fan club inquiet. Le premier trou de souris pour l’une ou pour l’autre… Ce fut encore une fois pour Tamura. Alors que Jossinet montait la main, la Japonaise enroulait son bras et s’engageait dans un o-uchi-gari superbe qui asseyait la Française. Une nouvelle fois, Tamura battait Jossinet, comme elle l’a toujours fait.


Dernière minute :
Revenu rapidement sur le tapis, la Japonaise était opposée à la jeune Chinoise Wu Shugen, championne du monde universitaires 2006 et victorieuse à Paris cette année. Quel tableau ! Prudente, elle se contentait de gérer avec un art de plus en plus consommé les « kinza » (petits avantages non comptabilisés), l’emportant finalement d’un shido à la fin du golden score.

Dragin... c'est fini

Pour Dimitri, c'est terminé : l'Autrichien Ludwig Paischer s'est incliné contre le Slovène Draksic, et il ne repêche donc pas le Français. Dragin, visiblement émoussé sur le combat perdu, "était pourtant bien préparé, nous a confirmé Brgitte Deydier. Je pense que c'est davantage un problème de gestion de l'avantage. Il est jeune, c'est son premier championnat" a poursuivi sobrement la DTN.

Open masculins : ça se décante !

Le tableau des « Toutes Cat’ » masculin avance à toute allure : Le Bélarus Yuri Rybak est en demie-finale après sa victoire contre l’Iranien Miran. Il y affrontera le Brésilien Hernandez, dans un combat sans doute très chaud dans l’Arena. Dans l’autre demi tableau, le Russe Alexander Mikhaylin est passé tout près de la correctionnelle contre le géant polonais Wojnarowicz : ipponisé à 2 secondes de la fin du combat alors qu’il menait waza-ari et yuko, Mikhaylin voyait la sanction fatale transformée en waza-ari salvateur suite à l’intervention personnelle de Juan Carlos Barcos, le patron de l’arbitrage mondial… Un énième « déjugement » du corps arbitral sur ce championnat. À dire vrai, on ne comprend pas tout… Quoi qu’il en soit, le Russe, s'il passe Tangriev, devrait retrouver le Japonais Muneta en demie… si toutefois il parvient à passer Mathieu Bataille, vainqueur pour sa part d’un combat très difficile contre Anis Chedly au 1er tour en golden score, puis sur osae-komi (un joli renversement) contre le Kazakh Ichsangaliyev. On vous raconte ça dans quelques instants…

Les tableaux des -48kg et -60kg


...



Jane s'est prise pour Amélie Poulain, cette fois, c'est sûr... :)

Tamura-Tani supportée et les soeurs Possamai


Dragin tombe de haut


Il est clair que l'Autrichien Paischer, vice champion du monde, est un client. Mais franchement, comme on dit, perdre comme Dimitri Dragin vient de perdre contre lui, "c'est les boules". Pourquoi ? Parce que le Français avait fait l'essentiel en plantant un yuko à sa façon sur ce diable d'Autrichien qui ne tombe pas beaucoup à deux minutes trente de la fin du combat. Paradoxalement, ce fut la fin d'une aventure qui promettait d'être belle. Manifestement, et on s'en était rendu compte dès le premier combat, le Français n'avait pas ce matin de pétrole dans le moteur. À genoux à resserrer sa ceinture pour essayer de reprendre son souffle, il laissait complètement l'emprise sur le combat lui échapper. Grâce à ses qualités de chat, il ne se faisait pas marquer sur les attaques incessantes de Paischer, mais prenait deux pénalités, plongeant complètement. On en était au golden score, mais sans illusion. De fait, son adversaire trouvait rapidement l'occasion de marquer koka. Le Français sortait de la voie royale, et c'est d'autant plus dommage qu'elle paraissait ouverte jusqu'à la finale, avec à craindre dans son tableau des combattants comme le Canadien et le Slovène et dans celui du haut, le Néerlandais ou le Coréen du Nord ! Rien d'inaccessible à un combattant comme lui, en forme… Mais que s'est-il passé ?

Dimanche matin : les news

Le net, c’est toujours pas net…C’est la surprise à chaque fois qu’on arrive à la salle, aurons-nous, ou pas, cette fois-ci, la possibilité de vous envoyer des infos ? Cette fois, c’est non, semble-t-il mais on va quand même essayer !
(Ne nous demandez pas comment).

Super Tamura!
C’est parti sur les chapeaux de roue pour une belle journée. Un petit tour du côté de Tamura qui s’échauffe avec une Malgache sous la rumeur des supporters japonais (« ike, ike Tamura !*). Une attaque de face à genoux brouillone et la légende japonaise contre-attaquait en o-soto-gari pour ippon.

Dimitri Dragin « taule » l’Arménien
Du côté français, ça rigole ! Dimitri Dragin avait un premier tour difficile contre l’excellent et très rugueux Arménien Davtyan, vice champion d’Europe. Il s’ouvrait la voie du succès avec une attaque atomique dans les jambes en morote-gari enchaîné en tani-otoshi pour yuko. Menant, il se faisiat plus tactique, mais comme souvent, contrôlait moins bien la situation et se faisiat pénaliser une fois, avant de marquer un nouveau koka dans le même genre. Heureusement car il était pénalisé une deuxième fois et semblait m^me décliner sous la pression féroce de l’Arménien. Mais dans les dernières secondes, il concluait sur une « pelleteuse » (sukui-nage) enchaîné en tani-otoshi pour le compte. Le champ s’ouvre pour le Français dans un tableau de 62 combattants, mais la suite sera encore très difficile avec l’insupportable machine à sumi-gaeshi, l’Autrichien Paischer. Le Français le connaît bien cependant et a toutes ses canches.

Fred Jossinet, le bon départ
Un premier tour direct dans le dur pour Fred Jossinet, opposée à Pak Ok-Song, de Corée du Nord, cinquième des championnats du monde 2005. L’affaire s’engageait bien avec un shido rapidement accordé en sa faveur, mais à deux minutes de la fin dans un combat actif, la Coréenne surprenait la Française sur o-uchi-gari pour yuko ! Dans le schéma actuel, il est très difficile de revenir face à un adversaire expérimenté… mais Fred reprenait sa marche en avant et engagé un uchi-mata en garde haute qui lui valait aussi un yuko. Elle avait donc l’avantage d’un shido et le gardait sans problème jusqu’à la fin.
Son deuxième tour… vraiment dur. C’est Tamura-Tani qui s’annonce. C’est le moment ou jamais de la battre !

Instantanés

Teddy Riner et Jane Bridge, conseiller technique de l'EDJ. Pas mal de différence entre les deux mais un point commun : ils sont champions du monde...


Valeo : c'est le signe du pouce lever du Brésilien. La positive attitude...

Le public...

Comme si vous y etiez ;)

Mathieu Bataille entre en lice aujourd'hui...

La salle d'èchauffement

Suzuki, Inoue et Nakamura... quelques medailles à eux trois, mais cette competition, une fois n'est pas coutume, ils l'ont davantage vécue devant les télévisions de la salle d'échauffement que sur les tapis...


Notre confrère d'O Globo fait, chaque jour, un éclairage de l'actualité à l'aide d'infographies detaillée. Le judo a eu droit à la sienne...

Le détail des finales

-52 kg : La Chinoise Shi, toute jeune, réussit l’exploit de troubler « l’impeccable » (mais insupportable) schéma tactique de la Portugaise Monteiro. D’abord surprise par une saisie à la cheville et menée yuko, elle parvenait à contrer une entrée de face de Monteiro en s’engageant de face avec la même détermination et en passant en dessous pour un premier koka. Très habilement, elle parvenait ensuite à contrer une autre attaque de face au ras du sol par un o-soto-makikomi qui lui valait yuko. La Portugaise, menée, était obligée de se livrer et, cette fois, c’était la Chinoise qui avait beau jeu de se jeter à plat ventre sur harai-makikomi à chaque forcing de Monteiro. Cette dernière en appelait même à l’arbitre d’un air navré. Ironie du sort… Elle laissait la médaille d’or à la Chinoise Shi Junjie, nouvelle championne du monde rejoignant la championne du monde 2005 (Li Ying) et la championne olympique 2004 (Xian Dongmei). On est prévenu pour Pékin !


-57 kg : Incroyable Coréenne du Nord Kye Sun-Hui, découverte en -48 kg en 1996 avec un titre olympique et désormais quatre fois championne du monde en -57 kg. Face à la toujours présente Isabel Fernandez, elle contrait la première tentative de saisie aux jambes par un remarquable harai-goshi pour ippon. En plus d’être terriblement efficace, elle devient, en vieillissant, l’une des plus impressionnantes techniciennes du plateau.

-66 kg :
Une finale étouffante entre deux Sud-Américains qui se connaissent par cœur, Yordanis Arencibia, superbe de vivacité et de vista technique toute la journée, et Joao Derly, tenant du titre, portée par la conviction et le public, impressionnant de force tonique. Son judo se limite à des attaques ultra rapides dans les jambes, hissant ses adversaires dans les cintres avec un incroyable développement de puissance… Les deux connaissant le potentiel l’un de l’autre, il ne se passa rien de tout le temps réglementaire, Derly jaillissant une ou deux fois de façon dangereuse et Arencibia manquant trouver la faille avec un seoi-nage à genoux très opportuniste. En repêchages, personne ne parvenait à troubler la défense adversaire, quand Derly décida soudain d’attaquer une nouvelle fois son adversaire alors que les deux hommes étaient à genoux. Surpris par cette attaque partant du sol (mais les arbitres, eux, n’y virent pas de problème), Arencibia laissa le petit hercule brésilien agripper son kimono et se retrouva dans la posture désormais traditionnelle du perdant d’aujourd’hui : à plat ventre avec une cuisse légèrement tournée pour que l’arbitre puisse donner le score. Ce fut un koka. Derly devenait le troisième champion du monde brésilien du championnat. Son 2e titre d’affilée.



-73 kg : Une finale impressionnante entre deux combattants très jeunes : l’Azeri Elnur Mammaldi dont on sait qu’il était cadet en 2004 (année où il fut champion d’Europe) et le Coréen Wang Ki-Chung, troisième des championnats du monde juniors 2006 (emportés par le Français Remilien) ! Extrêmement puissant, l’Azeri ne semblait pourtant pas déstabiliser à ce niveau le Coréen, qui lui rendait un impact correspondant. C’est lui qui menait d’ailleurs assez vite d’un yuko. Mais l’Azéri a de la ressource et plus de judo qu’il n’en montre le plus souvent, car il trouvait l’ouverture sur un superbe morote-seoi-nage. C’est au golden score, après un affrontement très rapide et très tonique, que Wang Ki-Chung trouvait la force d’une nouvelle attaque en sukui-nage qui lui donnait le petit avantage décisif. Après son triomphe de 2003 avec des combattants de 20 ans, la Corée rééditait l’exploit d’amener un judoka de cet âge au sommet mondial.