Le verdit des finales. Ils sont champions de France

Laëtitia Payet (-48kg)
Il n'aura pas fallu longtemps à Laetitia Payet pour démontrer une nouvelle fois qu'il n'y en a qu'une derrière Fred Jossinet pour prétendre à sa suite ! Avec un harai-makikomi bien à elle d'entrée pour ippon sur la jeune Lucile Duport, elle emportait son troisième titre pour quatre finales de suite.

"J'ai repris mon titre, celui que l'on m'avait volé l'an passé. C'est l'année des JO, Fred est devant moi, mais je dois continuer à progresser quand même en me donnant des objectifs. Gagner Paris, gagner l'Allemagne... Je suis bien dans ma tête, j'ai essayé des choses que je travaille à l'entraînement comme mon te-guruma sur les gauchères et des techniques sur l'arrière. C'est satisfaisant mais j'ai dix ans de moins que Fred, je dois encore propgresser, encore apprendre."

Frédérique Jossinet (-52kg)
Impressionnante Jossinet ! Après une demi-finale un peu traumatisante pour l'une des prétendantes au leadership national dans la catégorie des -52 kg, Caroline Lantoine, projetée, malmenée et étranglée, elle "agressait" littéralement Delphine Delsalle, de retour au top la projetait et la maîtrisait au sol. Une "vista" qui détonnait avec le reste du championnat et la consacrait reine du jour aux yeux du public.

"C'était mon premier championnat de France individuel en -52kg, le dernier de ma carrière puisque c'est la feuille de route que je me suis fixée. Il y aura les JO, peut-être un championnat du monde après mais plus de championnat de France. Je voulais bosser des choses spécifiques comme les étranglements et ça a marché, dans un état d'esprit très décontracté comme je le fais depuis un ou deux ans. Place maintenant au tournoi de Paris et aux tournois à venir."

Sarah Loko (-57kg)
Très grosse journée de la fantasque Sarah Loko, capable selon ses entraîneurs, du pire comme du meilleur. Cette fois c'était le meilleur et en particulier un coup de hanche formidable qui satelisait plusieurs prétendantes au titre. En finale, c'était une ancienne championne de France (2005), Irène Chevreuil, qui comptait bien la pousser à la faute. Sarah Loko parvenait à marquer un yuko qu'elle avait un peu de mal à protéger, mais qui tenait jusqu'au bout.


Emmanuelle Payet (-63kg)
Un tout petit koka aura suffi à la championne du monde universitaire pour battre le tenante du titre (encore en finale tout de même), Virginie Henry. Des combattantes qui se connaissent bien et qui visent toutes les deux un destin international. Deux combattantes qui se méfient l'une de l'autre et se livrèrent un combat fermé. Morote-gari de part et d'autres, celui d'Emmanuelle Payet un peu plus tranchant. Elle a le vent en poupe !

"C'est un premier titre senior alors c'est quelque chose de beau, même si j'aurais aimé rencontrer Lucie (Décosse). Les France, c'est un peu particulier, parce qu'on ne se lâche pas complètement, il y a de la pression, de la tension. Cela s'inscrit dans mes résultats depuis un an. Je dois ça au groupe à l'Insep, à l'ambiance.

Anthony Fritsch (-81kg)
C'était le jour d'Anthony Fritsch, qui a su retrouver rapidement en -81 kg ce qui le rendait redoutable en -73 kg, son rythme, sa mobilité, sa capacité à faire pression constamment sur l'adversaire. Face à lui, Benjamin Roux qui faisait sa troisième finale en quatre ans, mais qui ne parvenait pas à endiguer l'orage et cédait d'un yuko.

Nicolas Brisson (-90kg)
Du beau judo, une posture bien droite, et Nicolas Brisson remporte son premier titre après sa 3e place l'an passé à la même époque, dans un beau dule avec un autre favori, Vincent Massimino, qui se faisait prendre sur un sukui-nage très bien amené. Nicolas Brisson a digéré sa mauvaise performance en sélection pour les Europe et s'affirme à nouveau en challenger, y compris pour les Jeux.

"Aux Europe l'an passé, j'avais fait l'expérience d'être numéro un, ce que j'attendais avec l'impatience d'un gamin et j'avais été nul. J'ai eu honte de moi. Ca m'a servi d'expérience. Je suis très content de ce titre, mais je vise un objectif supérieur. J'ai pris une année sabbatique dans mes études pour mettre toutes les chances de mon côté. est-ce que je suis numéro un ? Je ne crois pas. On pourra en reparler si je gagne Paris. Mais je compte bien me mêmer à la lutte."

Jean-Dominique Van Bever (-100kg)
Surprise avec la présence de Jean-Dominique Van Bever en finale… surprise avec sa victoire ! Ancien très brillant junior, le combattant de Chilly-Mazarin s'était sorti par le haut d'un tableau accessible, mais avait à faire à forte partie avec le champion d'Europe 2005 Christophe Humbert en finale, ce dernier bien décidé à remettre les pendules à l'heure après une année 2007 décevante. C'est d'ailleurs lui qui faisait le combat, Van Bever s'installant dans une posture, dont il sortait pour un contre judicieux en harai-makikomi.

Teddy Riner (+100kg)
Un yuko concédé sur un harai-makikomi a entretenu l'espoir de Pierre Robin pendant plusieurs minutes, mais le champion du monde, à défaut de se montrer à son meilleur, a fait "le" geste décisif : sasae pour ippon et un premier titre qu'il ne boudait pas, même si la meute des micros et caméras met sans doute un peu de pression sur ce jeune homme de 18 ans...
"Après le yuko marqué par Robin ? Je n'ai pas douté, je savais qu'il fallait rester calme. Je considère les championnats de France comme le prolongement de l'entraînement. J'étais là pour me refaire un capital confiance après deux défaites (Coupe Kano et France par équipes à Laval, NDLR), qui, oui, m'ont un peu fait douter. Je me sens mieux, je prépare le tournoi de Paris, j'ai mis la vague médiatique derrière moi. Et puis ce titre, je ne l'avais pas et je le voulais."